Compte-rendu / synthèse de la Journée AECSE Samedi 12 juin 2021. Réussir son doctorat et son parcours d’enseignant chercheur en sciences de l’éducation Comprendre, publier, communiquer, enseigner, réussir son HDR

Céline Chauvigné, co-présidente et Bruno Robbes, co-président ont ouvert la matinée par un message chaleureux de bienvenue.

Corinne Baujard a présenté la matinée et le cadrage général de l’ensemble des ateliers dont le programme a été élaboré par Christine Focquenoy.

Cette matinée s’organise autour de 6 ateliers, les participant.e.s ont été orienté.e.s par Marc Guignard et Camille Roelens dans les salles d’accueil de chaque atelier :

  • Atelier 1 – Publier dans une revue de recherche en éducation
  • Atelier 2. Communiquer dans un congrès international
  • Atelier 3. Le parcours de thèse, son financement, les grandes étapes + Partage d’expériences
  • Atelier 4. Devenir maître.esse de conférence (MCF)
  • Atelier 5. Formation des MCF et pédagogie universitaire + enjeux pour les sciences de l’éducation
  • Atelier 6. Le parcours de l’enseignant.e –chercheur.e et la soutenance de l’HDR :  partage d’expériences

Depuis 2014, l’AESCE organise chaque année au mois de juin, cette formation réussir son doctorat et son parcours d’enseignant chercheur en sciences de l’éducation.

Dans un souci de complémentarité avec les activités conduites au sein des unités de recherche et des écoles doctorales d’une part, par le CNU 70 et l’HCERES d’autre part, l’association AESCE se donne pour objectif de participer à la socialisation professionnelle des doctorant es et jeunes docteur es en sciences de l’éducation et de la formation.

A cette fin, un accent est mis sur les conditions d’accès à la reconnaissance par les pairs et, pour celles et ceux qui en expriment l’intention, l’entrée dans le métier d’enseignant.e. chercheur.e. De fait, la publication scientifique dans des revues en éducation et la compréhension du parcours de l’enseignant e chercheur e de l’inscription en thèse à la soutenance de l’HDR sont au cœur de ce processus. Depuis quatre années, le conseil d’administration (CA) de l’AESCE a souhaité élargir cette matinée aux maîtres et maîtresses  de conférences intéressé.e.s par l’HDR et la publication à l’international.

 

Atelier 1 – Publier dans une revue de recherche en éducation

 

Responsables de l’atelier pour contact des revues, liens avec les auteurs et experts, organisation, gestion: Céline Chauvigné et Camille Roelens.

 

Présentation générale : Les responsables de l’atelier pour le contact des revues, les liens avec les auteurs et experts, l’organisation et la gestion du temps d’atelier étaient Céline Chauvigné et Camille Roelens. Deux revues ont été conviées, à savoir Éducation et socialisation, représentée par Richard Etienne, et Recherches et éducations, représentée par Bernard Andrieu. Chacun des deux supports éditoriaux a aussi été invité à faire intervenir des auteurs / contributeurs témoins, en l’occurrence Camille Roelens (pour un témoignage plus spécifique sur la publication en varia durant la thèse) et Xavier Riondet (pour un témoignage plus spécifique sur le montage d’un dossier par un chercheur plus expérimenté).

 

Éléments PWP issus du déroulement in situ de l’atelier le 12 juin :

PWP1 PWP2

 

Rappel de la présentation détaillée telle qu’issue du programme : L’AECSE travaille de concert avec le CNU 70 et avec les délégué.e.s scientifiques HCERES pour les sciences de l’éducation afin de rendre visibles les critères qui permettent la reconnaissance institutionnelle des travaux publiés. À cet effet, un travail de cartographie des revues en sciences de l’éducation a été conduit auquel l’AECSE a été associée. Depuis six ans maintenant, l’AECSE rend visible, pour les doctorants et jeunes docteurs, ce que publier dans une revue en éducation veut dire (rendre explicites les critères de recevabilité, la manière dont les auteurs peuvent/doivent se saisir des retours d’expertise faits à leur projet d’article etc.) L’atelier contribue à ouvrir la ‟boîte noire” de la publication dans des revues en éducation. Cette année, les articles sont issus des revues, Éducation et socialisation et Recherches et éducations.

Un travail de nature ethnographique est proposé, dans le cadre de cet atelier, en présence d’auteurs d’articles et de membres des comités de rédaction de revues en charge du dossier « articles de recherche ». Plus précisément, l’ambition consiste à retracer l’ensemble du processus qui conduit de la soumission d’un article à sa publication. Pour des raisons éthiques, seuls des textes finalement acceptés pour publication font l’objet d’une présentation en atelier.L’atelier est structuré à partir des écrits de travail intermédiaires qui précèdent la publication finale dont la communication est rendue publique. Le travail permet, dans un premier temps, de partir des consignes délivrées par la revue aux auteurs (document public) et de rendre compte de la procédure de traitement des articles reçus (habituellement non explicitée). L’article en Version 1, accompagné de son résumé, est communiqué par l’auteur.

La synthèse des expertises adressée par la revue à l’auteur est fournie et mise en regard de la Version 2 de l’article proposé en mode de « suivi de modifications apparentes » et accompagné d’un mémo justifiant des modifications opérées. Les observations éventuelles de la rédaction avant production de la version finale sont mentionnées et la version finale produite.

Cette formule (travail avec l’auteur et un représentant de la revue) et participative constitue une occasion rare d’approcher au plus près la réalité des conditions de publication.

 

Pour l’atelier 1 : Céline Chauvigné et Camille Roelens.

 

Atelier 2. Communiquer dans un congrès international

 

Responsables de l’atelier pour organisation et animation : Sébastien Akira et Olivier Marty

 

Présentation générale : L’atelier avait pour objectif de rendre lisibles les règles et modalités de la communication dans un congrès international, au travers de l’exemple de l’ISCHE (International Standing Conference for the History of Education) et de l’OEEC (Oxford Ethnography and Education Conference).

 

Après un temps d’accueil et de présentation, Olivier Marty ouvre cet atelier par une présentation de son expérience de communication au colloque de l’OEEC organisé par la revue Ethnography and Education. Il expose tout d’abord par quel canal (la liste de diffusion des conférences de son laboratoire de l’époque) il a découvert l’existence de cette manifestation scientifique et développe ensuite la manière dont il s’y est pris pour préparer sa communication en langue anglaise lors d’une première conférence du réseau à Prague puis une seconde à Oxford. O. Marty met ainsi en lumière l’importance des échanges avec la salle et des discussions qui s’ensuivent, notamment avec les éditeurs de la revue, pour la transformation d’une communication en article. Il montre également l’importance de nouer des relations avec des collègues étrangers lors de tels événements scientifiques et insiste sur les opportunités de collaborations et de publications qui peuvent s’ensuivre – tout en restant à bon port, c’est là  l’opportunité française. Enfin, il évoque les implications d’une telle expérience, en particulier les frais de déplacement à l’étranger et le temps requis pour la transformation d’une communication en article dans une revue (écriture, soumission, retours d’expertises, corrections et publication).

Sébastien-Akira Alix prend ensuite la parole et évoque l’importance de mûrir un projet de communication dans un colloque international en lien avec son directeur ou sa directrice de thèse. Il présente ensuite son expérience de communication au colloque annuel de l’ISCHE, l’association internationale des historiens de l’éducation, qui a donné lieu à la publication d’un article dans la revue Paedagogica Historica. Il s’arrête sur quatre éléments à prendre en considération lorsqu’on souhaite communiquer dans un colloque international : 1) le travail de préparation d’une communication en langue étrangère et éventuellement d’un diaporama associé ; 2) se sentir légitime à présenter ses recherches et travaux devant un public étranger; 3) concevoir sa communication comme l’occasion de faire connaître ses travaux, de dialoguer avec une communauté élargie de chercheurs ; 4) profiter des temps d’échanges informels pour nouer des relations avec des collègues et enseignants-chercheurs étrangers.  Il conclut en évoquant les différentes étapes du processus de transformation d’une communication en article scientifique.

 

Un temps d’échange avec les personnes présentes s’ensuit où plusieurs points sont discutés :

  • Le rôle d’un diaporama en appui d’une communication dans un colloque international et la nécessité ou non d’en utiliser un ;
  • Le poids des revues anglo-saxonnes dans les publications internationales et l’intérêt, ou non, de publier aussi dans des réseaux et revues où d’autres langues que l’anglais sont mises en avant (revues francophones, germanophones, lusophones, etc.). Les « langues rares » sont évoquées : ourdou, etc. ; en lien avec la l’approche ethno-anthropologique
  • L’importance d’échanger avec son directeur ou sa directrice de thèse pour déterminer la ou les conférences internationales les plus pertinentes en lien avec son sujet de recherche et le fonctionnement dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’autonomie ».
  • La cohérence entre le type de recherches que l’on mène et le ou les colloques internationaux visés.
  • Être conscient de la perception en France des pays, langues et concepts étrangers
  • La dépendance au choix de mener une carrière en France ou à l’étranger
  • Une ouverture est faite sur la réinvention des conférences internationales suite à la crise sanitaire : avantages du comodal pour la typification des coûts et des temps de transport(s), innovations dans l’informel (Apéro Zoom), etc.

 

Pour l’atelier 2 : Sébastien Akira et Olivier Marty

 

Atelier 3. Le parcours de thèse, son financement, les grandes étapes.

Partage d’expériences

 

Responsables de l’atelier pour organisation : Emmanuelle Brossais ; pour animation :

Marie Vergnon et Delphine Patry

 

Présentation générale :  Véronique Bordes, EFTS et deux doctorants dont elle dirige la thèse exposeront  le  parcours de l’inscription de la thèse au concours de recrutement.  Il s’agit de permettre aux doctorants de comprendre les différentes étapes et enjeux, et de pouvoir anticiper.

-l’organisation de l’université

-les débuts de la thèse, la projection nécessaire, la temporalité, les grandes étapes, la formation doctorale

– la soutenance, ses règles, son déroulement

-le financement éventuel : bourses CIFRE, ANR, ANR-jeune chercheur, les différentes formes de recherches, les contrats de recherche

 

Universitaires Invité.e.s :

Véronique Bordes, professeur des universités, EFTS, université Toulouse Jean Jaurès

Karine Pouliot, doctorante, EFTS, université Toulouse Jean Jaurès

Julien Virgos, docteur et ATER, EFTS, université Toulouse Jean Jaurès

 

A partir des témoignages de Julien Virgos et Karine Pouliot et de l’éclairage de Véronique Bordes, l’atelier a permis de mettre en évidence les principales étapes du parcours doctoral et ses enjeux.

Les présentations et les échanges ont porté sur l’entrée en thèse, la recherche de financements, les différents types de contrats et leurs implications comme ceux d’une thèse non financée (organisation du travail, conditions matérielles de la réalisation, proximité ou distance avec le laboratoire et ses membres, …). Ils ont mis en évidence, de différentes manières, les enjeux des questions de temporalités : celles de la constitution des dossiers de financement, du temps d’écriture, des imprévus (qui se posent aussi différemment selon que l’on est financé ou salarié par exemple).

Ils ont souligné l’importance du choix du directeur/trice de thèse et de la socialisation entre pairs et au sein d’une équipe de recherche, au-delà des échanges avec le/la directeur/trice de thèse, ainsi que celle de garder un lien avec le laboratoire à l’issue du travail de thèse.

Ces retours d’expérience ont aussi montré que, si l’on ambitionne de devenir enseignant chercheur, il est important d’anticiper sur les attendus du dossier de qualification. Cela concerne d’abord les publications (les délais entre la soumission d’un article et sa publication peuvent être longs – temps de l’expertise, des navettes, de la publication elle-même –) il est donc important de s’engager dans la rédaction d’un article en cours de thèse, dès que des éléments le permettent. L’enjeu est de montrer que l’on peut produire individuellement en recherche et assumer cette part des missions d’un enseignant-chercheur. De même, il ne faut pas hésiter à communiquer dans des colloques, même sur des travaux en cours dont les résultats ne sont pas stabilisés : les colloques sont aussi à considérer comme des moments de rencontre et d’échange et socialisation en recherche. Le/la directeur/trice contribue à la réflexion sur la manière dont on communique (au sens large) à partir des travaux menés.

Dans cette perspective de qualification et recrutement, l’importance de l’expérience de l’enseignement supérieur a aussi été soulignée. Le/la directeur/trice est important(e) aussi comme ressource pour réfléchir la manière dont on peut l’acquérir et les conditions qui y sont associées (contrats d’ATER, vacations sous réserve d’exercer une activité principale…).

Les parcours des invités ont enfin permis de souligner la valeur ajoutée de la connaissance de l’institution acquise à travers des mandats électifs ou de représentation des doctorants (au sein du laboratoire, de l’école doctorale, dans les conseils centraux..). Ces missions aident en effet à prendre connaissance des attendus et à apprendre à connaître de l’intérieur l’institution dans laquelle on entend s’engager.

Pour l’atelier 3 : Marie Vergnon, Delphine Patry

 

Atelier 4. Devenir maître.esse de conférence (MCF)

 

Responsable de l’atelier pour organisation et animation : Bruno Robbes

 

Présentation générale : Cet atelier a pour objectif de comprendre et de réussir  la qualification en 70ème section mais aussi le concours de recrutement de maître de conférences.

 

Universitaires invité(e)s :

Jean-François Marcel (Professeur des Universités en sciences de l’éducation et de la formation, UMR Education, Formation, Travail, Savoirs – EFTS, Université Toulouse Jean-Jaurès.

Paul Lehner, docteur en sciences de l’éducation et de la formation

 

Après une présentation des intervenants et une reprise des questions posées dans cet atelier, Jean-François MARCEL(Professeur des Universités en sciences de l’éducation et de la formation, UMR Éducation, Formation, Travail, Savoirs – EFTS, Université Toulouse Jean-Jaurès ; Directeur de l’Ecole Doctorale « Comportement, Langage, Education, Socialisation, Cognition » – ED CLESCO) a présenté :

 

– le site Galaxie : https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/cand_qualification_droit_commun.htm

 

Il permet de connaître le calendrier de la campagne annuelle de qualification, d’enregistrer sa candidature, de déposer ses pièces justificatives, de valider sa candidature (ne pas oublier). Galaxie gère encore les recrutements en publiant tous les postes ouverts (lieux, intitulés, profils). Pour pouvoir être recruté comme maître.sses de conférences, il faut d’abord être inscrit sur la liste nationale de qualification (Arrêté du 5 juillet 2017 relatif à la procédure d’inscription sur les listes de qualification aux fonctions de maître de conférences ou de professeur des universités). La seconde étape du recrutement consiste à concourir dans le (ou les) établissement(s).

 

– la fiche métier :

https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid22657/maitres-de-conferences.html

Elle précise les missions  des maître.sses de conférences (recherche, formation, tâches collectives)

 

Puis, Bruno ROBBES (Professeur des Universités en sciences de l’éducation et de la formation, CY Cergy Paris Université, Co-Président de l’AECSE) a présenté le site CNU 70ème section (située dans le Groupe 12) :

https://www.conseil-national-des-universites.fr/cnu/#/entite/entiteName/CNU/idChild/34/idNode/4471-4476

 

Il a insisté sur trois documents téléchargeables dans la rubrique « Qualification » du « Rapports d’activités et documents », à lire absolument car ils expliquent précisément quels sont les critères de qualification attendus, comment rédiger son CV et constituer son dossier. Sur ces points, il ne faut pas hésiter à demander l’aide des enseignants-chercheurs expérimentés de son laboratoire :

– 2021 Recommandations qualification MCF : https://www.conseil-national-des-universites.fr/data/document/4484/3074/Public/2.%20Qualification/2021%20Recommandations%20qualification%20MCF.pdf

– NOM prenom 2021 Qualification MCF Fiche synthese : https://www.conseil-national-des-universites.fr/data/document/4484/3074/Public/2.%20Qualification/NOM%20Prenom%202021%20Qualification%20MCF%20Fiche%20synthese.docx

– 2021 Conseils generaux pour la qualification MCF et PU : https://www.conseil-national-des-universites.fr/data/document/4484/3074/Public/2.%20Qualification/2021%20Conseils%20generaux%20pour%20la%20qualification%20MCF%20et%20PU.pdf

 

Avec Jean-François MARCEL, nous avons encore abordé la question des concours de recrutement aux fonctions de maître.sses de conférences, à travers les fiches de postes, la nécessité d’adapter son CV chaque poste sur lequel on postule, en y repérant notamment ce que l’on peut apporter en termes de recherche au laboratoire (pour cela, se rendre sur le site du laboratoire et y consulter le projet scientifique). Il est essentiel d’échanger avec des collègues expérimentés de son laboratoire pour se préparer à ces concours. Ainsi par exemple, des simulations d’auditions peuvent être organisées.

 

Deux documents complémentaires ont aussi été transmis aux participants :

– la liste complète des revues accréditées en juillet 2020.

– un lien pour l’utilisation des normes APA :

http://profmcouture.ca/apa/normes_apa_francais.pdf

 

Paul LEHNER (Docteur en sciences de l’éducation et de la formation, CY Cergy Paris Université), nouvellement recruté comme Maître de conférences à l’Université de Lille, a apporté son témoignage et répondu aux questions des participants, sur les différents aspects évoqués. Nous l’en remercions chaleureusement.

 

Enfin, constatant à travers différents témoignages la difficulté d’obtenir un poste de maître.sses de conférences, la question des débouchés professionnels du Doctorat en sciences de l’éducation et de la formation en dehors de l’université a été posée. Elle mériterait d’être reprise lors d’un autre moment organisé pour les doctorant.e.s et jeunes docteur.e.s.

Pour l’atelier 4, Bruno Robbes

 

Atelier 5. Formation des MCF et pédagogie universitaire ;

enjeux pour les sciences de l’éducation

 

Responsables de l’atelier pour organisation et animation : Florence Tardif Bourgeois, Hervé Duchauffour.

 

Présentation générale :

– Favoriser un échange entre enseignants et chercheurs en Sciences de l’éducation sur la place des Sciences de l’éducation et de la formation, dans la formation pédagogique des MCF ;

– Mutualiser les outils de la pédagogie universitaire  et permettre aux doctorants et jeunes chercheurs de se situer dans le champ de la pédagogie universitaire.

– Permettre aux doctorants et jeunes chercheurs de se situer dans le champ de la pédagogie universitaire.

 

Universitaires Invité(e)s : Vanessa Desvages-Vasselin, maîtresse de conférences, université de Rouen, CIRNEF et Ghislain Leroy, maître de conférences, Université de Rennes 2, CREAD.

Présentation de Vanessa Desvages-Vasselin :

Après une présentation de son parcours personnel, notre collègue est revenue sur son expérience de la formation MCF, du point de vue de ses contenus, de son organisation, des points forts et des limites.

Les principales questions ont porté sur l’absence de différenciation des contenus de la formation selon les profils des MCF stagiaires. Notre collègue avait déjà l’expérience de l’enseignement contrairement aux autres stagiaires qui suivaient la formation en même temps qu’elle. Nous avons également pu échanger sur la question des contenus relatifs à la présentation du fonctionnement de nos instances universitaires qui semblent absents de la formation proposée. Cette formation a présenté l’avantage de proposer un accompagnement qui permet à chaque nouveau MCF de poursuivre le suivi notamment avec les services liés au numérique pour la création de cours distanciels. Enfin, les questions ont porté sur la place du bilan de formation dans le dossier de titularisation.

 

Présentation de Ghislain Leroy :

Notre collègue est revenu sur son parcours de formation en proposant de l’analyser du point de vue de son positionnement de chercheur. Au-delà d’un retour sur les contenus et l’organisation, nous avons eu l’occasion d’évoquer plus largement la question de la socialisation des jeunes MCF. A l’inverse de la présentation précédente, la formation a permis la rencontre avec les instances universitaires, notamment les VP. Au cours de la formation, il a été demandé aux stagiaires de réaliser un projet pédagogique personnel en lien avec les outils numériques proposés et les échanges de pratiques. Les échanges se sont poursuivis autour de la diversification pédagogique présentée au cours de la formation ainsi que des relations entre MCF et ingénieurs pédagogiques dans le cadre de la réalisation de cours à distance.

Dans la synthèse de l’atelier, nous avons pu identifier quelques points saillants :

  • Des logiques très différentes d’une Université à l’autre, y compris sur le plan de la place de la formation dans les rapports de titularisation,
  • Une approche dominante axée sur la logique « compétences » dans les contenus pédagogiques proposés,
  • Peu ou pas d’éléments sur la recherche ou le sens donné à nos métiers,
  • Pas d’éléments sur les enjeux d’une prise de responsabilité dans la gestion des parcours d’un point de vue de leur organisation et des logiques administratives et collaboratives
  • La place de l’institution universitaire dans l’intégration du néo MCF,
  • L’importance de la socialisation par les pairs.

Pour l’atelier 5,

Florence Tardif Bourgoin et Hervé Duchauffour

 

Atelier 6. Le parcours de l’enseignant.e –chercheur.e

et la soutenance de l’HDR :  partage d’expériences

 

Responsable de l’atelier pour organisation et animation : Corinne Baujard

 

Organisation générale : Deux garants, professeurs d’université, qui ont dirigé des habilitations à diriger des recherches (HDR) nous fait  partager les différentes étapes menant à sa soutenance. Une candidate, maîtresse de conférences HDR, nous a rendu compte de son expérience vécue lors de son projet d’écriture.

-Qu’est-ce qu’une HDR en sciences de l’éducation et de la formation : conseils du  CNU (courants de recherche, singularité de la démarche en Sciences de l’éducation). Pourquoi s’aventurer dans une HDR ? Une épreuve « de soi sur soi ». Comment choisir son garant et son sujet (diversité des recherches scientifiques).

-Quelles sont les motivations ?  Devenir Professeur.e des universités, encadrer des thèses de doctorat, engager de nouvelles responsabilités scientifiques.

-Quel est le rôle de l’accompagnement par le garant.

-Comment constituer le dossier de soutenance : itinéraire de recherche, travaux scientifiques, sélection des publications scientifiques ? À quel moment soutenir ? Les rapports rédigés par les trois rapporteurs.

 

Universitaires invité.e.s,

– Carole Baeza, MCF-HDR (Laboratoire CIREL, équipe Proféor, université de Lille), coordinatrice du Collectif européen en recherche-action-formation sur les vulnérabilités (CERAFAV).

– Sylvain Broccolichi, professeur d’université (laboratoire CIREL équipe RECIFES, université de Lille)

– Richard Wittorski, professeur d’université (directeur du Laboratoire CIRNEF, Normandie Université).

 

Qu’est-ce qu’une HDR en Sciences de l’éducation et de la formation : courants de recherche, singularité de la démarche en Sciences de l’éducation,  CNU 70. Pourquoi s’aventurer dans une HDR ? Une épreuve « de soi sur soi » ?

 

En Sciences de l’éducation et de la formation, l’habilitation à diriger les recherches (HDR) permet d’ancrer le travail mené depuis plusieurs années pour donner « un sens pour soi » à son parcours scientifique. Pendant la période  de rédaction, on accepte que sa vie personnelle soit largement modifiée. L’expérience conduit à se fixer un calendrier de travail. Le choix d’un modèle (parcours de vie ou nouvelle recherche) est l’occasion d’un processus autoformatif. Un travail considérable et régulier est nécessaire.

L’HDR peut aussi s’inscrire à la suite d’une série d’expériences qui enchaîne des recherches susceptibles de retenir l’intérêt du corps académique. C’est une forme de reconnaissance entre recherche et expérience éducative. C’est une occasion d’aborder des sujets plus complexes que précédemment afin d’en tirer des conséquences élargies en sciences de l’éducation. Il s’agit d’une vision réflexive de sa propre trajectoire professionnelle et de ses expériences antérieures.

C’est un véritable rapport entre la recherche et la pratique qui offre de nouvelles pistes d’action selon un processus de régulation afin de mettre à l’épreuve une vision scientifique. Ce processus autoformatif accompagné est une démarche de construction et d’accumulation des recherches. Cette « élaboration heureuse » favorise « des déclics » pour s’engager dans un processus d’autoformation. On met en forme du sensible selon un parcours de recherche.

 

Le parcours est un travail de recherche complémentaire, un véritable accomplissement. Il est nécessaire de délimiter le champ de recherche afin d’en montrer que l’on en est un spécialiste. Une HDR est l’occasion d’établir une synthèse d’un champ de recherche selon un ensemble d’objets tout en montrant comment on y contribue, ce que l’on a pu construire. C’est un moment de travail d’élaboration et de synthèse.

 

Comment choisir son garant ? Le choix d’un garant s’inscrit dans la proximité du champ de recherche travaillé par le chercheur dans le cadre des compétences du garant. Bien se connaître facilite la relation de construction des savoirs. Le garant scientifique donne des informations sur les contraintes propres à l’établissement, des conseils sur la composition du jury.

 

Quelles sont les motivations ?  Devenir professeur.e,  encadrer des thèses de doctorat, engager de nouvelles responsabilités scientifiques  sur des parcours de recherche.

L’HDR est une forme de reconnaissance scientifique qui peut permettre d’obtenir le statut de professeur.e  des universités. La motivation principale est de poursuivre une quête d’autonomie, développer une marge de manœuvre en termes de recherche. C’est en quelque sorte devenir le spécialiste d’un champ de recherche.

 

Quel est le rôle d’accompagnement du garant. L’inscription dans une université demande de s’informer sur les contraintes propres à l’école doctorale de l’établissement. Il faut s’inscrire dans un laboratoire tout en étant conscient qu’une première expertise du dossier sera réalisée par l’école doctorale de l’université. Un enjeu de stratégie institutionnelle invite à privilégier la section disciplinaire des sciences de l’éducation. La composition du jury constitue un enjeu important qui se réfléchit avant et après, selon le parcours raisonné du candidat.

 

Un congé de recherche peut être obtenu par le CNU ou l’établissement de rattachement. Il est conseillé de le demander au bon moment lorsque la phase finale de la rédaction approche. Le projet de préparation du CRCT dénote aussi une dimension collective de l’HDR qui s’adosse à la thématique du laboratoire d’appartenance. La demande de CRCT sert au développement de l’engagement collectif du laboratoire. L’activité d’enseignement et de responsabilité peut être différemment répartie. Des collègues peuvent proposer de prendre en charge une partie du travail du (ou de la) collègue  en congé recherche qui prépare son HDR pour l’aider dans son projet.

 

Comment constituer le dossier de soutenance : itinéraire de recherche, travaux scientifiques, sélection des publications scientifiques. À quel moment soutenir ? Les rapports rédigés par trois rapporteurs.

Le dossier de soutenance est composé de la note de synthèse autobiographique qui trace l’itinéraire, la genèse de la recherche, l’analyse du parcours professionnel, l’état des travaux du champ, sa contribution au champ de recherche et les perspectives envisagées (approximativement 250 pages). Un deuxième document comporte les publications (ouvrages, articles scientifiques publiés). Ce n’est pas une seconde thèse. Un troisième document est composé du CV. Sa présentation s’inspire de l’exigence du CNU. Il s’agit d’une réflexion sur son parcours personnel, le plus marquant, le plus décisif dans sa trajectoire.

 

 

Il existe deux conceptions de l’HDR : une synthèse de parcours ou une nouvelle recherche.

 

  • La note de synthèse est le premier document comportant plusieurs aspects. Tout d’abord, la production d’un itinéraire de recherche, d’une activité scientifique. Cette description met en exergue l’objet, la valorisation et les publications associées, ainsi que la méthodologie, les pôles d’intérêt, l’expérience du parcours. Puis, la réflexion méthodologique et épistémologique suppose un regard distancié, d’être en capacité de tenir un discours sur une question selon une vision d’ensemble. Ensuite, l’état des travaux concerné du champ maîtrisé. Enfin, l’apport dans de nouveaux champs d’interprétations par rapport aux travaux existants, la contribution pour encadrer de nouvelles recherches.

 

  • Les publications constituent le deuxième document : la présentation des supports publiés comportant les revues, les ouvrages expertisés illustrant la façon dont on appuie la note de synthèse. Elles lui font écho.

 

  • Le curriculum vitae est le troisième document. Il récapitule l’itinéraire du chercheur.

 

La loi de programmation pour la recherche n° 2020-1674 du 24 décembre 2020 (LPR) a entériné la suppression de la qualification par le CNU. Elle ne dispense pas d’être attentif sur la constitution de son dossier qui sera examiné par les comités de sélection pour accéder au corps des professeurs des universités. L’HDR est le gage d’une reconnaissance scientifique.

 

Pour l’atelier 6 : Corinne Baujard

 

 

 

Céline Chauvigné, co-présidente et Bruno Robbes, co-président ont conclu cette matinée en remerciant chaleureusement les invité.e.s, les intervenant.e.s, les collègues pour leur participation aux ateliers.